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Panier


Charlotte Beaudry - Ecran
Prix régulier
€15,00

Charlotte Beaudry - Ecran


Prix unitaire par
Taxes incluses.

Texte & dessins
Format : 15 cm x 15 cm
200 pages en bichromie
Volume PUR avec couverture souple à rabats
FR/NL

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Écran est une collection de dessins réalisés sur des sous-bocks, accompagnés d’un texte du critique d’art et écrivain Koen Brams.

Il s’agit donc d’une rencontre entre l’artiste et l’écrivain, et l’un et l’autre nous offrent des histoires sur un même sujet, décliné en images et en prose. Les images ont été volées par Charlotte Beaudry sur les réseaux sociaux. Les histoires ont été imaginées par Koen Brams et nous introduisent dans l’univers suggestif, poétique, évocateur de l’artiste.

L’ensemble fonctionne comme un carnet de travail, sans autre but que de s’approprier des images aimées. Et qu’importe si, parfois, le spectateur se dit que tel ou tel dessin aurait pu devenir le motif principal d’une peinture grand format. D’une peinture sérieuse. Quand on vole, c’est d’un clignement de paupières et d’un battement d’ailes, loin des toiles géantes, leur béance, leur torpeur ravageuse.

La prédatrice Charlotte Beaudry, ravisseuse de selfies de son état, opère principalement sur Instagram et Facebook, fascinée par le narcissisme décomplexé de ces clichés, à la fois outil de communication et de reconnaissance sociale sur internet : selfie duck face (la bouche en bec de canard) ; selfie miroir ; legsie (montrant ses jambes nues étendues) ; cadrés sur les cheveux (helfie), ou la poitrine féminine (breastie), vue de fesse (belfie) ; objets sur une étagère (shelfie) ; selfie de groupe (group selfies) ou d’animaux, ils ont même leur article sur Wikipédia (https://fr.wikipedia.org/wiki/Selfie).

Fruits de fantasmes devenus à leur tour objets de fantasmes, ces photos sur l’écran sont vues, regardées, dévorées du regard et passées au crayon des pensées de Charlotte Beaudry. Qui a commencé à les dessiner sur des sous-bocks en choisissant,
parfois, juste un détail. Dessiner pour voir autrement. Dessiner pour appréhender, pour connaître.

Pour découvrir, derrière ces filles des selfies, ces instagirls d’Instagram, des filigranes sur le fil du rasoir, des reflets d’apparences rêvées, des êtres cassés, des paranoids (paranoïaques), possédées d’un trouble mental manifesté par des difficultés relationnelles, des troubles du comportement tels que communiquer ne peut se faire que par le biais de ses propres images sur les réseaux sociaux.

Mais, bien que le format circulaire des sous-bocks soit le même que celui des photos de profil d’Instagram, ces images sorties de leur contexte – et de leurs gonds – ne dévoilent pas que les misères sentimentales et relationnelles de l’humain : elles passent de l’autre côté du miroir pour raconter de nouvelles histoires, images e-nées et fantasmées par l’artiste, par l’écrivain et par le spectateur, vagabonds heureux d’un récit, même fictif, surtout fictif. Car, quel que soit le sens dans lequel on place son sous-bock, le sens dessus dessous n’est, finalement, qu’une question de point de vue. Celui de la narratrice.

Genaro Marcos
Juin 2017


 

http://www.charlottebeaudry.net/